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mercredi 30 novembre 2016

Conflits dans les États Shan et Kashin


Conflits dans les États Shan et Kashin



    Il y a quelques jours, j'évoquais la tragédie que vivent actuellement les Rohingyas en Birmanie. Ce conflit ethnique conduit à un total déni des droits humains et politiques des Rohingyas. Et on le condamne dans le monde entier pour les implications religieuses qu'il suscite : les extrémistes bouddhistes qui appellent à la ségrégation, à la violence et à l'expulsion de populations entières, voilà qui écorne l'image du bouddhisme comme religion pacifique prônant l'éthique de la non-violence. Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la Birmanie avec ses 135 minorités ethniques (en-dehors des Rohingyas) est traversé de plusieurs autres conflits ethniques. Actuellement la bataille fait rage entre l'armée birmane, la Tatmadaw, et les armées des ethnies Shan et Kashin dans le nord de la Birmanie : l'Arakan Army (AA), la Kachin Independence Army (KIA), la Myanmar National Democratic Alliance Army (MNDAA) et l’armée Ta’ang National Liberation Army (TNLA).

    Depuis le 20 novembre, les combats font rage entre l'armée régulière et ces différentes factions. L'armée birmane procède à des bombardements aériens dans les zones de Mungkoe et Pawng Sail dans l’État Shan du Nord et Man Win Gyi dans le sud de l’Etat Kachin. Ces combats ont lieu à proximité de la frontière chinoise. 3000 civils ont fui de l'autre côté de la frontière. Dans la ville de Muse, la population civile s'est réfugiées dans des monastères et des églises. L'hiver arrive à grand pas dans ces zones montagneuses, et leur situation va être de plus en plus précaire avec la chute des températures. La plupart des zones touchées par les conflits ne sont pas accessibles. Les villageois des zones reculées se retrouvent piégés entre les zones de conflit. Aucune aide ne peut venir à l'intérieur de ces zones contrôlées par l'armée birmane ; personne ne peut en sortir non plus.





Etat Kachin en Birmanie 



La ville de Muse dans l'Etat Shan en Birmanie





      La jeune démocratie birmanie avait lancé un processus de paix qui s'avère de facto extrêmement fragile. Selon le site Info-Birmanie : « Les organisations (humanitaires présentes en Birmanie) demandent aux parties en conflits le respect total de la loi Humanitaire Internationale (IHL), qui prévoit des mesures spéciales pour protéger les civils lors des conflits armés. Elles demandent également l’arrêt immédiat des hostilités. La priorité est de trouver une solution pacifique aux conflits en Birmanie pour le futur du pays et de son peuple. Cette solution doit être basée sur un dialogue politique ouvert qui répond aux problèmes persistants, à l’origine du conflit.

     La protection et la sécurité des populations déplacées et des civils représentent les inquiétudes majeures. La zone de conflit doit bénéficier d’un accès humanitaire régulier et d’une intervention immédiate. Toutes les organisations, qu’elles soient locales ou internationales, devraient promouvoir la médiation et le dialogue entre les parties en conflit, favorisant un retour à la table des négociations ».



       C'est ce qu'on peut espérer de mieux pour la Birmanie : un retour à la paix et à l'esprit de dialogue. 













Etudiants de l'Etat Kayah manifestent contre la guerre civile dans l'Etat Shan  à Loikaw
(photographie : Carole Oudot)




Pour de plus amples informations, voir le site Info-Birmanie : 










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